Le projet propose, sur la base des conclusions de l’énoncé théorique intitulé Basse tension, de revisiter la centrale énergétique qui, d’objet technique isolé et dissimulé, devient le détonateur d’une transition vers une société non plus prédatrice des ressources de la planète mais vivant en harmonie avec son territoire. Dans la continuité de l’ancienne gare de marchandises de Sébeillon, deux corps allongés délimitent un espace public au nord, face à l’arrêt de tram. La grande diversité de programmes crée une véritable fabrique de la transition : une chaufferie, dont la haute cheminée en terre agit comme un nouveau repère urbain, alimente le réseau de chaleur à distance ; une extension de l’école des métiers forme aux professions de la transition dans un espace où règnent la transparence et l’échange ; une bibliothèque met le savoir à disposition des apprenti·es et des habitant·es du quartier ; des espaces de travail réunissent des organisations actives dans différents domaines de l’écologie ; un équipement d’hébergement accueille des participant·es à des formations continues ou à des séminaires ; le tout est complété par des commerces de proximité et de la restauration. Les enveloppes, de terre et de bois apparents, témoignent d’une utilisation de ressources locales et révèlent, de manière explicite ou subtile, l’activité intérieure foisonnante. De larges percements dans le volume des bâtiments font d’eux un filtre entre le tissu urbain et un vaste parc qui cohabite avec les voies ferroviaires existantes.