Abstract

Le marché d’Eko city est un projet de revalorisation de la place du marché traditionnelle à Lagos au Nigéria. Plus précisément, il se situe à la frontière entre la ville ancienne et la ville nouvelle d’Eko Atlantic City, variante africaine de Dubaï, actuellement en cours de construction sur une île artificielle. Le projet ne va pas à l’encontre de l’ultra modernisation de Lagos, il s’oppose plutôt au séparatisme qui en découle, dû à l’augmentation des enclaves fortifiés. Celles-ci renforcent les barrières sociales et le rejet extrême de l’espace public. Pas son programme, le marché incarne l’esprit de l’arbre à palabre ; en effet, le marché traditionnel africain est un lieu de vie sociale, il est au cœur du village et de la ville. Son utilisation va au-delà de la seule caractéristique marchande. Il a donc non seulement une fonction économique, il joue aussi le rôle de baromètre social. Aller au marché, c’est « faire une sortie », les gens s’y rendent même sans intention d’achat ou de vente. Tout cela contribue à créer une atmosphère conviviale qui se reflète dans la relation vendeur-acheteur Le projet s’inscrit dans le vernaculaire yoruba ; il met en valeur la composition du agbo ile, qui est un regroupement de pièces en un carré comportant une cour centrale. Cette forme évoque des idées et suscite des émotions selon l’appartenance culturelle et identitaire ; elle est très présente dans toutes les cultures. Le carré et sa magie ont été et demeurent la dimension secrète de la composition architecturale.

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