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Abstract

Demeures pastorales depuis cinq siècles, les cures vaudoises parsèment le territoire. Identifiables à leurs volets verts et blancs, elles constituent des hauts lieux de la vie sociale et morale villageoise. Aujourd’hui, certaines de ces propriétés cantonales sont encore occupées par des ministres, mais l’affectation des cures qui ne sont plus attribuées soulève de nombreuses questions. Située sur les flancs du Jura vaudois, la cure inoccupée d’Arzier-Le Muids fait office de cas d’étude. Aux cours des dernières décennies, le village adossé à la pente a vu sa structure historique se désagréger. Difficile dès lors d’y identifier un véritable centre. La cure, flanquée de l’église Saint-Antoine, bénéficie d’une situation privilégiée, à la croisée de chemins fréquentés, où la densité des bâtiments contraste avec l’environnement villageois diffus. L’adjonction d’une salle de spectacle, lieu de rassemblement par excellence, contribue à renforcer le sentiment d’urbanité et de nouvelles horizontalités – une place, des jardins – prennent corps. On se réunit autour de cette cure transformée en café et de l’église, espace fédérateur et polyvalent. Le fait de réinvestir les cures et leur environnement immédiat vise non seulement à conserver ces lieux hautement symboliques mais à leur redonner un rôle au sein de la société villageoise contemporaine. Comme une incitation à redécouvrir, recentrer, réunir et façonner un nouveau vivre-ensemble.

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