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Abstract

Au sein de la dichotomie grandissante du tissu urbain cairote, Nabe’ s’installe sur la toiture d’une crèche dans Hay El-Zabbaleen (le quartier des déchets). Comme tous les ashwa’iyyats (quartiers informels du Caire), celui-ci est caractérisé par ses tours de briques et de béton armé. Des poteaux hérissés de fers d’armature dépassent des toitures, laissant présager la possibilité d’accueillir des étages supplémentaires. Ce caractère incrémental, couplé aux briques apparentes des façades, confère aux ashwa’iyyats un aspect inachevé ; il témoigne par ailleurs de l’informalité du processus de construction. Nabe’ est pensé pour être un espace de réconfort au sein d’un milieu hostile et insalubre, une évasion pour les enfants qui vivent dans les détritus. En effet, les habitants de Hay El-Zabbaleen détiennent le « monopole » de la collecte et du recyclage de la quasi-totalité des déchets du Caire. Quotidiennement, les hommes parcourent les rues de la ville pour récolter les ordures qui sont ensuite triées par les femmes et les enfants. Le projet offre un lieu d’éducation alternative, où l’on apprend à cultiver, à cuisiner, à manger et à jouer ensemble. Un espace qui favorise le défoulement et le mouvement corporel de l’enfant tout en nourrissant son esprit. Nabe’ tire profit du vernaculaire des ashwa’iyyats. En recourant à des matériaux locaux et recyclés ainsi qu’à des techniques constructives simples, le projet pourrait devenir un modèle de capitalisation des toitures : les seuls espaces libres dans ces quartiers surpeuplés.

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