Logée sur des collines formant un amphithéâtre naturel, la ville fait face à l’océan Pacifique. On le sent, on l’entend, on assiste au perpétuel spectacle des vagues. Pourtant, il est hors de portée. On vit Valparaíso en spectateurs du Pacifique, depuis un hémicycle irrémédiablement coupé de la scène. L’intuitif se matérialise. La barrière se brise, laissant la ville s’étendre sur le littoral. L’épaisseur industrielle s’efface pour devenir un lieu d’opportunités culturelles, sociales et économiques. Suivant le rythme porteños, de nouvelles installations offrent à la population un support aux diverses activités qu’elle peut désormais réaliser sur le littoral : pêche, jeux, baignade, réunion, rêverie, repos, commerce… Les rivières – écosystème ayant dessiné la topographie de la baie et, par ricochet, donné sa trame à la ville – retrouvent leur rôle de ligne directrice, et deviennent des accès au littoral privilégiés pour les mobilités douces. L’océan est désormais accessible à tous, en tout point, au regard comme au toucher. L’homogénéité des circulations piétonnes et la végétation offrent une continuité et une harmonie entre le bord de l’eau et la ville, créant une nouvelle épaisseur urbaine sur le littoral. Par la revégétalisation, la redistribution des mobilités et l’enrichissement programmatique et architectural de l’espace, le projet répond aux enjeux contemporains et futurs de Valparaíso, et rend au littoral son rôle social et urbain névralgique.