Abstract

S’il est un modèle d’habitat associé aux périphéries urbaines, c’est bien celui de la maison individuelle. Intimement liée à l’essor de la mobilité automobile, la propagation de ce type d’habitation dans les campagnes entourant les villes fait partie intégrante du phénomène de périurbanisation. A l’heure actuelle et selon la définition de l’Office fédéral de la Statistique (OFS), près d’un ménage sur quatre habite une maison individuelle (23 %) et des milliers de maisons individuelles continuent à être construites chaque année en Suisse. L’observation des statistiques relatives aux permis de construire met cependant en évidence que la tendance est plutôt à la baisse depuis 2014 et qu’un certain tassement de la demande se manifeste au profit des appartements en propriété par étage. Cependant, malgré la prise de conscience des enjeux environnementaux et climatiques, une récente enquête de l’Office fédéral de la culture fait apparaître que la maison individuelle, sise dans un cadre verdoyant, demeure toujours le « logement de rêve » pour une majorité des personnes interrogées, pour qui elle est synonyme d’une qualité de vie élevée. Par sa faible densité bâtie, associée en moyenne à une surface plus importante par personne et à une mobilité quotidienne plus carbonée, la maison individuelle présente actuellement des niveaux de consommation d’énergie primaire non renouvelable (EPnr) et d’émissions de gaz à effet de serre (GES) particulièrement élevés, qui se révèlent clairement incompatibles avec les objectifs de transition énergétique et de neutralité carbone. Il en résulte une remise en question de la pertinence écologique de ce mode d’habitat, qui interroge tant le renouvellement des quartiers existants que l’impératif de développer d’autres modèles pour les nouvelles constructions dans les territoires périurbains. La nécessité d’un changement de paradigme s’appuie également sur des évolutions tangibles au niveau démographique. Pour éviter une inadéquation entre le cadre bâti et les besoins sociétaux à venir, il s’avère nécessaire de repenser les bases décisionnelles lors de la création de nouveaux logements. Concerné au premier chef, l’habitat périurbain mérite dans ce sens une attention architecturale particulière.

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