Abstract

La ratification de la Suisse à la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2008 soulève d’importants enjeux politiques à l’échelle du pays. L’administration culturelle en charge du dossier a dû faire preuve de créativité pour mettre en œuvre le premier inventaire des traditions vivantes en 2012. En effet, comment rendre compte avec minutie et équilibre d’une nation composée de vingt-six cantons et de quatre entités linguistiques et culturelles différentes ? Comment intégrer de manière constructive les tensions inhérentes (unité-centre ; plaine-montagnes ; ville-campagne, etc.) au modèle fédéraliste suisse ? Cette intervention portera d’abord sur le choix terminologique opéré par les autorités responsables – les « traditions vivantes » – pour identifier et documenter les formes de PCI sur le territoire suisse et ses effets sur la composition de la liste nationale. Elle interrogera ensuite le rôle joué par les milieux académiques, notamment les anthropologues, souvent invités comme experts dans les différentes commissions de sélection mises sur pied aux niveaux fédéral, régional et local. Il s’agira enfin de revenir sur les critères retenus pour dresser cette liste nationale et sur les enjeux normatifs et scientifiques qui en découlent tant pour les acteurs sociaux que pour les institutions culturelles. La conclusion reviendra sur la mise en valeur du rôle des traditions pour le fonctionnement de la société dans son ensemble.

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