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Abstract

En réaction à la fermeture des derniers espaces clos liés à la prostitution de rue dans ce secteur du Flon, le projet y prend racine et propose une résistance aux processus de rejet et d’invisibilisation qui touchent cette activité. L’enjeu est d’offrir aux professionnelles des conditions de travail dignes, en élaborant une structure constituée de chambres à louer mais aussi d’espaces réservés, propices à la sécurité, au repos et au partage. En journée, un socle commercial, familier et attractif, au contact direct de l’espace public, active l’usage du lieu pour éviter sa stigmatisation spatiale autant que sociale. L’inscription du bâtiment dans la pente, la création d’un escalier urbain et d’une terrasse publique favorisent l’émergence d’une continuité entre la ville haute, résidentielle et sage, et la ville basse, effervescente et bigarrée. Le bâtiment, d’apparence lisse et anonyme, dissimule la singularité de ses entrailles. Aux étages, un espace courbe et sinueux, composé par des unités de chambres agglutinées, entraîne l’imaginaire loin de l’espace domestique rangé. Comme un clin d’œil sulfureux aux usagers de la terrasse, une façade se brise et ondule, évoquant l’univers qu’elle retient. La dualité du programme, diurne-nocturne, en symbiose avec celle du site, est ainsi exprimée dans un contraste et une continuité, entre ordinaire et extra-ordinaire, entre l’espace public consensuel et l’espace privé sensuel.

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