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Abstract

Les Alpes sont une histoire d’occupations; leur succession a produit un ensemble où l’état originel n’est plus visible et la généalogie des éléments indiscernable. Dans ce paysage, Avoriaz est une île géographique, un radeau de la civilisation industrielle posé au milieu de la montagne. Pleine de vie pendant ses périodes fastes, sa condition d’orange mécanique éclate au grand jour lorsque les touristes sont absents.  Par la fugacité des conditions qui ont rendu possible sa création, la station de ski n’est pas une architecture destinée à la permanence. Lorsque le récit progressiste arrivera en bout de course, la ruine se retrouvera projetée comme nouvel horizon. Elle n’est pas un état de fin, mais un moment de transition entre deux cycles d’occupation. Cet intervalle est éphémère et nécessaire: il permet au lieu de se libérer de sa servitude antérieure, et d’en oublier les circonstances. Dans ce paysage de ruines inéluctables, le projet s’empare de la plateforme matérielle pour en faire le support d’une communauté alternative. Il questionne la possibilité de revenir vivre dans ce milieu hostile à l'infrastructure prométhéenne mais aux ressources naturelles épuisées. L'occupation de l'hôtel des Dromonts – édifice pionnier - se fait par une série de stratégies élémentaires réorientant l'architecture vers des usages informels et indéfinis, tout en rendant visible la condition industrielle primaire d'Avoriaz. L'hôtel-bivouac est un lieu de nomadisme, capable de sédentarité; on y reste un jour, une saison, indéfiniment.

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