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Abstract

Il y a des types de domination qui déréalisent à proprement parler les individus de la possibilité même de construire un monde commun avec d'autres, ou qui ne créent des mondes communs que par intermittence. La libération nécessite que l’on construise la conscience de l’oppression et des possibles qui en découlent, et qu’on les appréhende en imagination. Le quartier du Flon. Un lieu où la flânerie est indissociable de la consommation et où le vivre ensemble, strictement réglementé, va de pair avec l’exclusion. Les rues propres sont surveillées par une trentaine de caméras. Les manifestations politiques sont interdites. Sous le masque d’un renouvellement urbain se cachent 55'000 m2 de propriété privée, appartenant à un unique propriétaire. Les expériences continues de la violence sexiste ont déjà abîmé, marqué les corps. Elles ont constitué un corps propre, ont charpenté la façon même dont le monde lui apparaît, le touche. La ville capitaliste et patriarcale perpétue cette violence, contribue à la rendre légitime. Le caractère performatif de la surveillance est à comprendre dans la configuration de l’espace social, elle en redessine les limites, y distribue les significations. Il nous faut sortir de l’imaginaire sexiste selon lequel nous ne pouvons nous défendre. Les conditions spatiales dont nous avons besoin sont peut-être déjà proches, latentes dans nos objets de consommation, voilées par des relations de propriété. Les événements des marges troublent la stabilité du centre.

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