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Abstract

Marseille, ville portuaire fonde son identité sur la migration et la cohabitation de populations hétérogènes. S'y juxtaposent des quartiers historiquement sédimentés aux inégalités fortes et intriquées. Défiée par des enjeux socio-urbains importants, elle illustre aussi le parfait esprit des lieux de la ville méditerranéenne. Le gigantisme du projet Euroméditerranée, actuellement en cours, expose certains quartiers au risque d'oblitération, conduit à la relégation des classes populaires en dehors de la ville et tend inéluctablement à effacer un cosmopolitisme historique. Au modèle spéculatif de « ville garantie », il convient d’opposer d’autres logiques et de repenser l’imaginaire de la ville attractive: garantir un hébergement décent pour tous, préserver l’existant, les pratiques et les modes de vie de la Cité en lui faisant de la place et prôner la culture d’un bâti nouveau de qualité. Dans sa façon d’investir l’espace, le marché aux puces des quartiers nord, seul lieu de rencontre et d’échange dans un paysage industriel en déshérence, constitue le point d’ancrage d’un nouvel imaginaire urbain où règne la permanence de cette fonction de marché. Étirée en longueur, une passerelle crée la couture des quartiers nord vers la ville et agit comme l’épine dorsale d’un projet d'espaces publics, de logements et d'infrastructures sociales. Axe de connexion rapide et fluide, cette passerelle surplombe le site et offre des vues sur l'horizon maritime tout en couvrant un espace public qui se déploie et se développe en fonction des jours et des heures de la journée.

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