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Abstract

Alors que les conditions d’accès à la mobilité n’ont jamais été aussi bonnes, les injonctions sociales qui se matérialisent aussi bien au travail, dans les loisirs ou dans la famille peuvent créer des formes de vulnérabilités temporelles. Cet article soutient l’hypothèse que ces dernières, lorsqu’elles sont renforcées par une situation de forte responsabilité parentale ou de dépendance à la voiture, incitent les ménages à instaurer des pratiques de mobilité qui sortent de l’ordinaire. Ces pratiques, qualifiées ici d’émergentes, leur permettraient de tenir le rythme intense de leur projet de mobilité quotidienne. L’analyse d’une douzaine d’entretiens semi-directifs nuance cette hypothèse : si des stratégies et tactiques permettent d’ajuster les déplacements courants, le processus de décision lié à la mobilité prend racine dans des stratégies d’arbitrage plus larges qui conditionnent le projet de mobilité quotidienne. Cinq stratégies d’arbitrage sont dégagées. Celles-ci permettent aux personnes sous contrainte temporelle de structurer et d’orchestrer un ensemble de possibles en matière de mobilité.

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