Abstract

Le 17 mars 2020, le gouvernement français déclara l’interdiction de déplacement en France, soit le confinement de sa population, en réponse à l’épidémie de COVID-19. À la suite de cette annonce, une grande majorité des Français a basculé en quelques heures, et jusqu’au 11 mai 2020, dans une société où le numérique était l’unique moyen par lequel il a été possible de maintenir des liens sociaux avec des proches, de s’éduquer, de travailler, de se divertir, etc. Cette période a levé le voile sur des inégalités au sein de la population française quant à l’accès au réseau internet, aux équipements informatiques ainsi que des disparités dans les usages et les savoir-faire. Ainsi, tous les écoliers n’ont pas bénéficié des mêmes conditions pour suivre des cours à distance, à cause d’un non-accès à internet ou d’une mauvaise connexion à celui-ci, d’un manque d’équipement ou de compétences pour utiliser les outils de visioconférence et autres espaces connectés en ligne. De nombreuses personnes ont également été démunies face à l’obligation de réaliser des démarches en ligne : consultation médicale, commande de biens de première nécessité, obligation, comme ce fut le cas dans certaines villes, de s’inscrire sur internet pour pouvoir retirer gratuitement des masques en pharmacie… Qu’il existe des différences dans l’accès, l’équipement ou encore les compétences relatives au numérique qui sont source d’inégalités est un fait renseigné et connu depuis une vingtaine d’années par tous ceux qui s’intéressent à la « fracture numérique ». Mais la période de confinement, et la crise sanitaire, sociale et économique que nous vivons n’a fait qu’accélérer la place du numérique dans notre société et amplifier les risques d’exclusion lui étant liés, rendant, de fait, la problématique de l’inclusion numérique plus actuelle que jamais. Dans ce texte, nous nous intéressons aux manières dont l’épidémie de COVID-19 a réactivé voire amplifié des inégalités sociales liées aux inégalités du numérique, en France notamment. Nous proposons également quelques pistes d’action, qu’elles soient de notre propre fait ou issues de divers rapports ou recommandations d’experts, pour limiter les inégalités numériques, donc les exclusions sociales et économiques qu’elles engendrent ou renforcent.

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