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Abstract

L’uniforme est un signe de distinction sociale envers les civils, envers les autres. L’objet modifie le rapport au corps : il le cache, le camoufle, le supprime, l’engonce, le contraint, le marque, l’esthétise. C’est ce rapport à soi du porteur de l’uniforme qui est à questionner, le rapport collectif de l’institution au corps du sujet, le rapport du sujet à son corps. L’uniforme est cet objet qui traduit le conflit entre singulier et collectif. La subjectivité du sujet disparaît, recouverte par l’uniforme, mais celui-ci est aussi couvert par lui, comme protégé par le collectif, à la fois repère rassurant et objet oppressif. Souvent, l’uniforme est un habit traditionnel géographiquement marqué, recoupant ainsi la définition du costume. Par ailleurs, l’uniforme est le symbole du monopole de la violence légitime. Il fait ainsi toute la différence entre la jacquerie, l’armée, la police, les mercenaires, les terroristes. Aussi terminons cette introduction par une sémiotique de l’uniforme. Le signe est une marque, naturelle ou conventionnelle, désignant pour quelqu’un un objet ou un concept, et destiné à être interprété par un tiers. L’uniforme est un signifiant dans la mesure où il se voit, se porte, selon trois critères : style, rituel, et mode. L’uniforme est un signifié dans la mesure où il exprime une identité collective.

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