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Abstract

Plus d’un demi-siècle après son apparition en Suisse, l’autoroute demeure un objet à la présence controversée. En effet, à l’heure où se profilent de coûteux travaux d’assainissement, le temps est venu de reconsidérer certains pans du réseau, rattrapés par l’urbanisation galopante et source de nuisances physiques et sociales. Le terrain est donc tout trouvé: une chaussée longue de 1600 m, tronçon vestigial d’un projet abandonné de traversée du centre-ville, un balcon sur le Léman serpentant à travers un tissu pavillonnaire figé devant le paysage omnipotent. Le plan est installé sur son terrain. En effet, c’est la chaussée-même, vaste entreprise de terrassement, qui sert d’appui au bâtiment. Une forme urbaine qui commente et intensifie ce premier acte de rationalisation du territoire, son balcon marquant l’ancien niveau du sol. L’édifice devient un outil de lecture du territoire, sa corniche horizontale visible depuis les rives du lac. Abritant 350 appartements et une variété d’activités au rez-de-chaussée, le bâtiment est régi par une trame stricte, enrichie d’une série de dispositifs: coursive, balcon, arcade et passage. C’est de la rencontre de ces quelques thèmes avec la topographie qu’émerge une richesse typologique. Espace public réinvesti, la bretelle autoroutière devient une rue piétonne animée et ombragée, un lien vertical et horizontal entre des communautés séparées, et, là où le sol se dérobe, une place suspendue au-dessus des frondaisons.

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