Les lacs, en tant que grands émetteurs de méthane (CH4) dans l'atmosphère, sont d'importants composants du cycle global du carbone. Malgré le comportement saisonnier marquée du méthane, peu de choses sont connues sur les processus hivernaux régulant le méthane dans les lacs couverts de glace. Ainsi, nous évaluons l'étendue de l'accumulation et l'oxydation du méthane dans 10 lacs gelées au Sud-Est du Québec, chaque mois entre janvier et mars 2018. Pour cela, nous examinons à la fois temporellement et verticalement les variations de concentration et signature isotopique du méthane, ainsi que les caractéristiques physiques et chimiques des lacs. Nous avons observé des concentrations de méthane relativement faibles (<21.65 umol/L) dans tous les lacs étudiés. Cependant, nous avons observé des gradients clairs de concentration et signature isotopique avec la profondeur dans l'ensemble des lacs. En effet, la concentration de méthane était toujours plus grande à la surface de nos lacs, et particulièrement élevée à l'interface glace-eau. La signature isotopique suivait la tendance opposée, étant la plus faible proche de la glace et augmentant avec la profondeur. Nos observations suggèrent à la fois l'accumulation de bulles de méthane à l'interface glace-eau se diffusant en profondeur, et aussi l'oxydation du méthane le long de la colonne d'eau. Ces schémas s'intensifient pendant l'hiver, suggérant que les lacs se comportent comme des incubateurs durant cette période, la glace scellant les lacs pendant plusieurs mois. Nous avons également trouvé une faible relation positive entre la fraction de méthane oxydée et la concentration en carbone organique dissous, expliquant potentiellement une partie des différences observées entre les lacs. Nos résultats sont en accord avec des études récentes, mais d'autres suggèrent différents comportements. Par conséquent, des recherches plus fines sont nécessaires pour comprendre pleinement les dynamiques saisonnières du méthane dans les lacs et leur rôle dans le cycle global du carbone.