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Abstract

Les communes suisses organisent un rituel pour célébrer l’accession à la majorité civile et civique de leurs résident·e·s qui atteignent l’âge de dix-huit ans. Dans les six communes que nous avons étudiées, les autorités invitent les jeunes à participer à une séance du conseil communal, les convient à un repas ou un apéritif, ou leur organisent une soirée de témoignages, de spectacle ou encore de jeux en plein air. Ces événements font place à des discours dans lesquels des représentant·e·s des autorités enjoignent les jeunes à être de « bonnes » et « bons » citoyens. Si l’appel au vote est toujours le leitmotiv, les discours se centrent aussi sur des définitions plus larges de la citoyenneté, insistant tantôt sur l’engagement associatif et local, tantôt sur la nécessité d’agir pour l’écologie ou contre les inégalités. Le croisement de ces analyses avec celles des entretiens menés avec de jeunes participant·e·s fait émerger des tensions. En effet, les autorités s’adressent à des jeunes qu’elles ne considèrent pas tout à fait comme des adultes (et qui ne se considèrent pas non plus comme tel·le·s), qui sont pour certain·e·s déjà engagé·e·s dans ces formes de citoyenneté vernaculaire, et qui s’apprêtent à quitter leur commune pour étudier ou voyager. Ces promotions citoyennes permettent ainsi de mettre en scène l’intérêt des élu·e·s pour les jeunes, considéré·e·s comme des citoyen·ne·s en apprentissage dont dépend le renouvellement de la démocratie

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