La jetée des pas-perdus, gare de Lausanne (CH)
Les heures à perdre, les minutes que l’on noie dans les remous du quotidien. A l’heure où les gares tendent à devenir non seulement des lieux de transit, mais aussi des destinations en soi, la salle d’attente, qui n’est pas un lieu rentable, disparaît au profit du local commercial. A une plus large échelle, sur la rive haute qu’est le chemin de fer lausannois, de plus en plus de projets s’agglutinent le long du littoral ferroviaire – musées, centres commerciaux, logements et bureaux – qui privilégient le remplissage programmatique au détriment du vide structurant. La jetée des Pas-Perdus réunit les valeurs essentielles de la halte: un lieu de repos du corps, d’évasion de l’esprit et une porte d’entrée sur la ville. En s’insérant dans la trame étroite du calendrier du chantier de la gare, elle est un contre-projet à l’extension de la marquise. Cette infrastructure habitable propose deux éléments, perpendiculaires entre eux, qui s’articulent tel un cardo decumanus sur ce nœud crucial du développement lausannois. Surplombant les rails, une toiture métallique composée d’une forêt de poteaux offre son abri et son ombre aux voyageurs. Un belvédère et un bassin siègent sur sa canopée. Implantée sur l’axe historique de la Ficelle, la jetée proprement dite, qui peut tenir lieu de banc pour 500 personnes, conduit au phare de Grancy. Ses pieds graciles plongent dans un jardin écumant. Au loin, le lac éveille les attentes.
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