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Abstract

Les infrastructures de mobilité sont de plus en plus décriées lorsqu'elles se heurtent à la ville, pourtant elles participent à la définition du paysage urbain. “L'Alaskan Way Viaduct” à Seattle est considéré comme une rupture entre le cœur de la ville et le front de mer. En 2019, alors que la circulation sera reléguée dans un tunnel creusé sous la ville, il est prévu de détruire ce monument de béton malgré ses qualités identitaire, sociale et paysagère. Le projet propose une alternative à la destruction en requalifiant l'ouvrage en intégrateur social urbain. La structure, qui a permis l'exode vers les banlieues dans les années cinquante, est utilisée pour redynamiser la ville. Délesté de certaines rampes, le viaduc se métamorphose en une jetée dans le paysage urbain. Les trois niveaux entretiennent chacun une relation différente avec la ville. L'étage intermédiaire, conçu comme un catalogue de possibilités inspirées de la construction modulaire du viaduc, accueille des programmes que la ville peine à intégrer. Le pont supérieur est une prairie linéaire, apothéose de l'artificialité, du “man-made landscape” qui a façonné Seattle. A l'inverse, le sol est minéral, urbain et flexible. Les niveaux sont liés par des tours assurant le rôle de “billboard”, placées à l'extrémité des rues et en relation avec des programmes importants de la ville. Le projet permet une nouvelle expérimentation de la ville et du paysage. Il offre une démonstration de la résilience de l'infrastructure, qui pourrait servir de modèle à d'autres situations similaires.

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