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Abstract

Les eaux superficielles suisses renferment d’immenses réserves d’énergie thermique renouvelable, dont une fraction pourrait servir à chauffer et refroidir les infrastructures proches, remplaçant combustibles et électricité. Une telle utilisation repose sur des techniques éprouvées et de nombreux systèmes sont en fonctionnement ou planifiés en Suisse et à travers le monde. Le principe consiste à utiliser l’eau d’un lac, d’une rivière ou d’une nappe phréatique pour en extraire ou y rejeter de la chaleur, selon les besoins. Les lacs profonds et les grandes rivières sont particulièrement adaptés à cet objectif. La technique implique une modification de la température de l’eau utilisée: généralement un refroidissement en hiver et un réchauffement en été. Les rejets de l'eau utilisée peuvent potentiellement avoir des conséquences physicochimiques, mais aussi écologiques pour les organismes et écosystèmes aquatiques. Différentes études indiquent que le risque principal se situe dans la sensibilité de plusieurs espèces aux températures trop chaudes – typiquement au-dessus de 25 °C. C’est cependant essentiellement le changement climatique qui met les écosystèmes sous cette pression. Un réchauffement additionnel pourrait ainsi péjorer la situation des espèces vulnérables (p. ex. les truites) au profit d’autres (p. ex. les carpes). Par ailleurs, une altération de la température peut perturber le développement, le comportement et la reproduction des organismes, avec au final d’éventuels effets sur la composition et le fonctionnement de l’écosystème. Les refroidissements modérés générés lors de l’utilisation pour le chauffage sont souvent peu critiques. Une conception réfléchie des systèmes d’extraction de chaleur et de froid permettrait de minimiser les impacts possibles et d’exploiter ces ressources thermiques de manière durable.

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