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Abstract

Dans un monde hyperconnecté, l'homme contemporain occulte paradoxalement les visages qui peuplent ses rues et les plans géométriques qui dessinent les pans de son existence. Quand sa matérialité refuse la permanence, son paysage devient immuable: l'image supplante l'expérience du sensible. L'ordre chaotique suburbain cristallise la contradiction. Là-bas, je ne suis qu'un individu dans un collage urbain sans projet. Aux abords de Lausanne, les quartiers de Grand-Vennes témoignent de l'incompréhension suscitée par ces territoires. Que faut-il regarder, que faut-il comprendre? En discutant avec ses habitants, nous construisons le fondement d'un regard nouveau sur l'ordinaire. Se réapproprier Grand-Vennes, c'est défricher sa mémoire et permettre à l'imaginaire collectif de l'approcher. En d'autres termes, s'autoriser à l'habiter. Dès lors, Grand-Vennes devient le lieu d'un récit suburbain qui raconte la transformation de la nature par l'homme. Les trois ponts sous le viaduc de la Chocolatière composent les allégories d'une image commune et forment en même temps des points de vue sur le site. Au-delà des liens entre quartiers, les ponts sont des racines déployées pour signifier un lieu complexe entre forêt, campagne et jardin. Ils ont un nom, une fonction, une forme, une échelle, un parti vis-à-vis du sol. La cabane, le grand champ et la tranchée deviennent alors les espaces d'une rencontre suburbaine. Ils esquissent les contours d'un dessein commun.

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