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Abstract

Les espaces de fabrication de la ville, de véritables coulisses, ne sont aujourd'hui fréquentés pratiquement que par les hommes qui y travaillent. Ainsi, à la manière d'un théâtre, la découverte des gravières, des zones industrielles ou de production d'énergie, se fait encore bien souvent par delà les plans des aménagements paysagers; lignes d'arbres, rideaux de forêt, murets ou autres talus. Ces derniers dévoilent pour le promeneur attentif de vifs contrastes entre un paysage naturel, construit tel un décor témoin des matières d'alors, et un autre, plus rugueux, remué, agrandi, traduisant une image de nos modes de vie. La distance entre ces lieux infrastructurels immenses et ceux d'une urbanité plus traditionnelle s'amenuise à mesure que le sol se voit consommé, et pose la question de leur interaction à long terme. Ces espaces déjà construits aux caractéristiques différenciées, entrant pour certains dans la désuétude, détiennent un potentiel de réappropriation et offrent une occasion d'assurer la porosité par une mobilité favorable à tout acteur du territoire, tout en ménageant l'espace des champs: les espaces d'infrastructure pourraient alors prendre part aux projets d'une ville-territoire suisse. En ce sens, le territoire du Chablais propose un dispositif conceptuel unique: une large plaine alluviale et une raffinerie en déclin. A la manière d'un bas-relief, signé par un groupe d'hommes et de machines, il présente un répertoire dense et intense des ouvrages et mouvements de terre colossaux de la modernité. Quelles prises nous ont-ils laissées? Dans quelle mesure peut-on s'approprier ces vastes échelles que nous méconnaissons? Pourraient-elles devenir le support d'une nouvelle esthétique? Une urbanité territoriale est-elle envisageable? "

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