Abstract

Suite à la destruction de Saint-Dié en 1945, Jean-Jacques Duval convainc son ami Le Corbusier de dessiner un plan d'urbanisme pour la ville. Voyant que ce plan, pourtant reconnu comme modèle de ville moderne, ne pourrait se concrétiser, Duval confie à Le Corbusier la reconstruction de sa bonneterie familiale partiellement détruite. Seule usine construite par Le Corbusier, ce bâtiment, dont le chantier se termine avant celui de l'unité d'habitation de Marseille, est le premier conçu avec le “modulor”. Le brise-soleil en béton brut est le premier réalisé par l'architecte, qui, à l'occasion de la conception ce bâtiment, fait aussi évoluer ses théories. L'utilisation de la couleur se détache des principes puristes et sert même à codifier les installations visibles dans l'usine. Le réemploi et la mise en valeur des matériaux issus des ruines témoignent d'une attitude inédite de Le Corbusier face à l'existant. L'usine a toujours servi à la production textile qui s'est spécialisée avec le déclin de l'industrie. Rémi Duval, filleul de Le Corbusier, produit aujourd'hui des pièces de haute-couture, mais en n'utilisant qu'une partie restreinte des locaux et pour une durée incertaine. Le bâtiment présente un fort degré d'authenticité, mais un état sanitaire relativement mauvais allant jusqu'à mettre en danger les occupants. L'enjeu du projet est alors d'une part d'envisager la conservation de l'édifice, en allant jusqu'à la restitution de certains éléments disparus, tout en améliorant la sécurité et le confort des usagers, et, d'autre part, de trouver une nouvelle affectation compatible avec le bâtiment et les besoins de la ville, permettant de maintenir l'usine en fonction le plus longtemps possible.

Details

Actions