Abstract

Le développement des offres en matière de transports et de technologies de la communication permettent aux personnes de se déplacer toujours plus, plus loin et plus rapidement. La flexibilisation du marché du travail impose l’utilisation de ces potentiels et favorise la mobilité. Plus spécifiquement, elle accompagne l’émergence de pratiques de grande mobilité, telles que la pendularité de longue durée, la bi-résidentialité ou encore les voyages fréquents pour motif professionnel. Dans ce contexte, les personnes ne sont pas toutes égales face à la grande mobilité. Basé sur l’enquête quantitative longitudinale Job Mobilities and Family Lives réalisée en 2007 puis en 2011, cet article, dans une perspective transversale et longitudinale, vise à explorer le potentiel de (grande) mobilité des personnes, à l’aide du concept de « motilité ». Premièrement, les résultats montrent que la motilité permet de décrire finement les situations des personnes dans la perspective d’un recours éventuel à la grande mobilité. Alors que certains sont dans une position confortable face à la grande mobilité, d’autres en revanche combinent de mauvaises compétences de mobilité et des accès limités. Même s’ils se déclarent disposés à la grande mobilité, ils apparaissent comme plus vulnérables. Deuxièmement, l’évolution du potentiel de mobilité est avant tout portée par des changements dans les projets de mobilité : les contextes familiaux, économiques et spatiaux dans lesquels les personnes se trouvent expliquent ces changements. La situation des Espagnols, particulièrement touchés par la crise dès 2008, est à ce sujet très parlante. Finalement, l’analyse du lien entre motilité et mobilité montre, de manière contre-intuitive, qu’un plus grand potentiel de mobilité ne se traduit pas nécessairement par un recours plus important à la grande mobilité.

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