Abstract

«Ce rituel de mort serait en définitive un rituel de vie». (Thomas Louis-Vincent, Rites de mort, Fayard, 1985, p.120). Instinctivement, la mort est une notion simple et communément comprise. Elle se définit comme un état de l'être ou d'une chose qui a cessé d'exister, d'être. L'action naturelle de naître implique, un jour ou l'autre, celle de mourir, de disparaître. Dans cette optique, penser un espace en lien avec la mort revient à spatialiser une absence, et à permettre aux êtres humains de s'y confronter, de la surpasser… Naît alors le rituel funéraire, moment de rassemblement spirituel toujours fortement ancré dans nos sociétés occidentales, instant d'arrachement à la vie quotidienne des individus, et à la temporalité de la métropole contemporaine. En étroite continuité avec les approfondissements et questionnements effectués lors de l'énoncé théorique sur la présence et la production d'espaces sacrés et du rituel dans la ville laïque contemporaine, le projet tente de matérialiser une nouvelle manière d'aborder l'espace de la mort, afin que cette dernière s'en retrouve à nouveau socialisée. Pensés non plus de manières antinomiques mais complémentaires, les programmes qui concernent la mort et ceux qui concernent la vie (ainsi que leurs rites respectifs) sont dès lors pensés simultanément dans le tissu urbain de la ville.

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