Abstract

La pointe du Portzic est un lieu étrange. Pourtant proche de la ville de Brest, le site semble abandonné, laissé dans un état à première vue sauvage. En s'y promenant, des bâtiments en ruine apparaissent, ensevelis sous la végétation luxuriante. Les vestiges d'une quinzaine de bunkers appartenant au mur de l‘Atlantique parsèment le site. Sur le sommet de la falaise, les terrassements d'une fortification dessinée par Vauban s'estompent dans le paysage. La nature a ici pris le dessus sur ces constructions abandonnées, les digérant petit à petit. La présence de ces architectures militaires s'explique par la géographie même du lieu. Depuis ce point culminant, la vue panoramique balaye toute la rade de Brest jusqu'à l'océan. Le site est donc l'emplacement idéal pour défendre la ville d'ennemis venant de l'océan. Le projet questionne les forces souvent perçues comme antagonistes du naturel et de l'artificiel, du paysage et de l'architecture: une lame horizontale transperce la falaise, telle une couche géologique qui s'avancerait pour révéler l'histoire et la topographie du lieu. Cette dalle lisse sert à la fois de sol pour une promenade à travers le site et de toit pour abriter les différents programmes qui s'y insèrent de manière troglodyte. La roche dure de la falaise composée de grès armoricain et de schiste briovérien est creusée de façon à servir de sol et de base pour les murs des pièces habitables. La pierre enlevée est intégrée dans le reste de la construction, soulignant de manière confuse la limite entre le naturel et l'artificiel.

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