Résumé

Aux quatre coins du monde, le niveau moyen de la mer a augmenté de plusieurs mètres, de nombreuses villes côtières se retrouvent partiellement immergées. Les plans d'eau se sont élargis et dépaysent certains objets, dès lors isolés et séparés de la terre. La ligne côtière disparaît, l'eau pénètre dans les moindres interstices et crée ses propres passages, se confondant avec le bâti existant. La marée s'ajoute à ce phénomène, elle désorganise quotidiennement le tissu urbain, le niveau de l'eau qui fluctue, laisse derrière lui le chaos. Nous nous interrogeons: comment une ville peut-elle bénéficier d'une montée des eaux sans toutefois interrompre son activité? C'est en attribuant une place à l'eau, en rendant les rives accessibles, en concrétisant un “entre-deux”, que notre travail tente de créer un territoire maniable, un territoire entre terres et eaux, commun à la vie urbaine et aux loisirs ... ... Au petit matin, l'eau se retire tranquillement. Les maraîchers et les pêcheurs, profitant de la marée descendante, installent leurs stands sur la place du marché. Les îles se réveillent. Au même moment, les premiers bateaux-bus déversent leurs flots de travailleurs, d'écoliers et de promeneurs de toutes sortes. L'eau est encore basse et les parcs sont accessibles. Les amoureux de fruits de mer chaussent leurs bottes, et arpentent l'estran à la recherche de crustacés. Au long de la journée, la marée monte et la piscine publique se remplit. Le niveau de l'eau attire les amateurs de profondeur. Les autres se prélassent sur des solariums bordant le plan d'eau mi-immergé. Le vent côtier adoucit la chaleur estivale. En fin d'après-midi, le soleil se reflète sur les faïences des bâtiments, le vent se lève, la marée redescend. La place de l'amphithéâtre se vide de son eau et se remplit de spectateurs, venant assister à leurs performances favorites. Les gradins sont juste secs, et l'écran se reflète dans le miroir de l'eau calme ...

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