Abstract

La reconstruction du camp palestinien de Nahr el-Bared, détruit en 2007, prend en compte la manière particulière des réfugiés palestiniens de vivre ces espaces d'exil. Ce travail explore les moyens d'intervention dans un milieu où les processus de construction de l'espace sont informels. Car la méthode participative employée à Nahr el-Bared et les processus de croissance de ce milieu urbain extrême questionnent l'expertise de l'architecte. Celui-ci ne devrait-il pas redéfinir ses outils: le plan et le dessin? Doit-il tout dessiner, tout fixer? Le conflit, qui a conduit à la destruction du camp et des régions adjacentes, offre des possibilités inédites de repenser les liens entre ces deux types de tissu, les limites du camp ayant pris avec le temps et le confinement spatial des caractéristiques de scission urbanistique. Au seuil du camp et de son urbanisation périphérique, un ensemble de logements, d'activités commerciales et de programmes communautaires, fédérés par un système de circulation dilatée, entend réconcilier ces tissus très différenciés. Seuil entre espace public et privé, il officie comme filtre et lien à tous les niveaux: social, morphologique, climatique et temporel. Densification et modifications ultérieures font partie de la stratégie d'intervention. En fin de compte, le projet d'architecture en milieu informel, par ses qualités de lisibilité et de “non finition”, génère des règles et est généré par son milieu, lui permettant de se remettre en question et de reconnaître les véritables bâtisseurs de l'espace de la ville: ses habitants.

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