Bucarest, ville où le régime communiste totalitaire a laissé une architecture démesurée, connaît aujourd'hui une profonde rupture urbaine en son centre. A l'endroit de cette rupture naît un entre-deux fait de terres en jachère, d'espaces déstructurés, abandonnés, de plaies non encore cicatrisées. Ces zones fragilisées subsistent entre deux éléments aux caractères forts, donnant lieu à un des plus impressionnants exemples d'espace urbain non construit au cœur d'une agglomération. L'entre-deux, à Bucarest, soulève sa problématique en plein centre-ville, à la différence des grandes cités européennes où elle est généralement cantonnée à la périphérie. C'est à cette situation critique que le projet veut répondre. Comment intervenir entre deux tissus quand leur rapport est une rupture ? Ces espaces sont identifiés par leur rapport dichotomique aux ensembles communistes et à la structure préexistante, qui aujourd'hui co-existent en toute indifférence. Le projet met en place une stratégie opérationnelle utilisant des données physiques, morphologiques ou liées aux usages pour proposer son mode d'action. Utilisant cette stratégie, le projet détermine les endroits-clés où intervenir pour créer des interférences visuelles, programmatiques, d'usage et d'accessibilité. Ces incursions devront déclencher des mutations, accélérer les processus de contamination et réussir à transformer ces lieux d'attente en zones d'interaction.