Résumé

Chaque ville est confrontée à des ruptures de natures différentes sur son territoire. Les ruptures naturelles existaient déjà avant l'arrivée des hommes sur le territoire de nos villes, comme les ruptures de pente et les ruptures créées par l'eau. Les ruptures artificielles ont émergé avec le développement successif des modes de transport. Le chemin de fer et l'autoroute créent des limites fortes dans le territoire, ils relient à grande échelle et divisent à petite échelle. Avant l'arrivée du chemin de fer au XIXe siècle, les villes avaient encore leur structure et leur taille moyenâgeuse et les réseaux ferrés venaient se placer en dehors de celle-ci. Mais avec le développement industriel, touristique et démographique des villes qui entraînera leur étalement, les rails se retrouveront bientôt en plein centre-ville. Les voies sont des éléments difficilement franchissables et créent des barrières morphologiques, programmatiques et physionomiques. L'espace ferroviaire a une double signification. Il crée des liaisons entre Lucerne et les autres agglomérations en Suisse ainsi que dans l'agglomération propre. Par contre, à l'échelle locale, les rails forment une rupture forte car elles divisent le territoire. La fosse ferroviaire à Lucerne se trouve à un endroit stratégique entre quatre différents fragments. Elle se place d'une part entre l'embouchure du lac et une colline d'habitation, et d'autre part entre la ville touristique et le quartier Tribschen. Les deux derniers sont des fragments qui constituent le centre de l'agglomération lucernoise. La ville touristique est la ressource principale de l'agglomération. Elle contient tous les monuments, les hôtels et la plupart des fonctions représentatives de l'agglomération. Par contre le quartier Tribschen a toujours été négligé. Ceci est dû à l'orientation défavorable de la vue par rapport à l'ensoleillement. Avec l'apparition du chemin de fer, il est en plus séparé physiquement de la ville touristique. Aujourd'hui, ce quartier est en plein développement. Il y a une seule liaison sur le vide ferroviaire. C'est un pont, bâti il y a cent ans. Il sert uniquement au franchissement. L'idée du projet est de renforcer cette liaison en créant un nouveau centre de gravité sur le pont. L'élément architectural projeté est un pont bâti qui fait le lien entre les deux fragments du centre et crée sur le vide un échangeur de différents modes de circulation, piéton, vélo, bus, RER et voitures. Dernièrement le conseil de la ville a annoncé que ce pont doit être refait pour des raisons statiques et qu'on souhaite y construire une gare RER. Cette situation rentre parfaitement dans le cadre de ce projet.

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