Le Palais de Beaulieu à Lausanne est un ensemble dont la première halle a été construite en 1920 et qui a été continuellement agrandi et transformé, notamment par les architectes Thévenaz entre 1949 et les années 1980. Les Archives de la construction moderne ont été mandatées en 2015 par la Fondation de Beaulieu pour réaliser une étude historique. Celle-ci devait constituer un document de référence permettant de comprendre l’évolution du bâti et d’en identifier les éléments pouvant représenter un intérêt patrimonial. Il ne s’agissait pas de faire l’histoire de l’institution « Comptoir Suisse », même si celle-ci est étroitement liée aux développements des constructions, ni de décrire en détail chaque intervention, sachant que le Palais de Beaulieu est un chantier perpétuel. Face à l’immensité et à la complexité de l’ensemble associées à son caractère labyrinthique, l’étude s’est concentrée sur les espaces principaux. Elle a mis en évidence les secteurs et les éléments présentant un intérêt historique évident et de ce fait constitue un outil d’aide à la gestion patrimoniale des projets à venir. Les vestiges de la première halle, soit 14 cintres de béton, témoignent encore de l’origine du complexe. La façade, dessinée au début des années 1930 et caractérisée par de grandes verrières verticales, confère toujours au Palais son identité et son unité ; tel un écran, elle autorise toutes les modifications à l’intérieur du bâti sans qu’elle n’en soit altérée. Contemporaine de la façade, mais aux antipodes en matière de modernité, la pittoresque « Rue des Cantons » a aussi survécu aux multiples changements, probablement en raison de l’attachement de la population à la traditionnelle fréquentation des « caves du Comptoir » ; elle possède un véritable intérêt historique, cependant d’ordre plus sociologique qu’architectural. Le théâtre, le plus grand de Suisse au moment de sa construction, et son foyer sont des témoins remarquablement bien conservés des années 1950. Enfin, la salle des congrès, actuelle « salle Lausanne », réalisée à la fin des années 1960, a étonnamment survécu aux modes et surtout aux nécessités de changements qu’impose souvent l’évolution de la technique.
2015
REVIEWED