Jemelin, ChristopheFlamm, MichaelPattaroni, LucaKaufmann, Vincent2007-11-212007-11-212007-11-212005https://infoscience.epfl.ch/handle/20.500.14299/14862A la suite de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc en 1999, l’Office Fédéral des Routes (OFROU) a édicté de nouveaux standards de sécurité, impliquant en particulier des travaux de réfection des tubes du tunnel de Glion (construits entre 1968 et 1971) sur l’autoroute A9 entre Montreux et Villeneuve. La première phase des travaux s’est déroulée d’avril à novembre 2004, nécessitant la mise en place d’un dispositif de circulation bi-directionnel dans un seul tube, et générant une baisse importante de capacité du tronçon autoroutier. Afin de réduire autant que possible la durée des bouchons, différentes mesures d’accompagnement ont été mises en place par les cantons et les entreprises de transport concernés : transfert modal (utiliser d’autres moyens de transport que l’automobile), transfert temporel (modifier ses horaires de déplacement), transfert spatial (emprunter d’autres itinéraires). La Cellule d’Analyse des Mobilités Urbaines (CAMUS) de l’EPFL a été mandatée par les cantons de Vaud, du Valais et l’OFROU afin d’analyser, au terme de la première saison de travaux, comment les automobilistes se sont adaptés ou non à la contrainte représentée par la fermeture d’un tube. Des questionnaires ont été distribués sur l’autoroute, aux utilisateurs des CFF et des parkings d’échange, et aux locataires et propriétaires de résidences secondaires en Valais. Les taux de retour ont été élevés (plus de 2’100 questionnaires exploitables au total), et cette analyse quantitative a été complétée par une approche qualitative (28 entretiens en profondeur). L’étude révèle les résultats suivants : • Le transfert modal sur les transports publics en semaine a fonctionné, et les nouveaux utilisateurs sont une majorité à déclarer qu’ils continueront à utiliser le train en 2005 et même après la fin des travaux à Glion. • Le week-end, le bilan est plus mitigé : les personnes interrogées ont une relative méconnaissance de certaines offres supplémentaires et le report modal est moins durable (les nouveaux utilisateurs du train seront moins nombreux à continuer à prendre les transports publics durant le week-end que durant la semaine), dans un contexte général de baisse de fréquentation du Valais. • Les propriétaires de résidences secondaires sont nombreux à être venus moins fréquemment en Valais, en particulier les familles. Ces résultats ont illustré la nécessité de mettre en place des mesures d’accompagnement au moins aussi importantes en 2005, à l’occasion de la fermeture du deuxième tube, et d’accentuer les efforts sur le trafic lié aux loisirs. En conclusion, la recherche menée montre que faire évoluer les comportements de mobilité est un processus complexe : premièrement, la simple mise en place d’une offre par transport public, même moins chère et plus rapide que la voiture, ne suffit pas à ce qu’elle soit utilisée, en particulier le week-end, et deuxièmement une part non négligeable des automobilistes interrogés a préféré ne rien changer à ses habitudes ou s’adapter à la marge (reports d’horaires) plutôt que de changer de mode de transport. Ce dernier point souligne l’importance de la notion de « compétences » pour l’utilisation des transports publics, de nombreuses personnes interrogées ayant indiqué qu’elles avaient redécouvert ce moyen de transport à l’occasion des travaux de Glion.cahier camusAnalyse des comportements des automobilistes à l’occasion de la fermeture partielle des tunnels de Gliontext::report