Weinand, YvesDarcis, Damien2010-03-162010-03-162010-03-162009978-2-930525-04-4https://infoscience.epfl.ch/handle/20.500.14299/48151Le sens de notre rapport au monde semble condamné à ne se livrer désormais qu’à travers un catalogue de signes à identifier et à reconnaître sans plus savoir ni pouvoir – et peut-être même vouloir – les éprouver dès lors que notre identité serait à son tour placée sous le signé d’un fantasme généalogique et notre mémoire, sous le signé de la nostalgie commémorative. Face à un présent qui se dérobe à nous et persuadés que l’avenir se construit sans nous, nous nous réfugions dans la fable patrimoniale d’un passé auquel nous attribuons une valeur de vérité et que nous nous donnons pour mission de préserver, comme si nos dernières illusions de certitude en dépendaient. L’obsession patrimoniale de l’authentique, qui tend à muséaliser le monde et à faire de nous, en quelque sorte, les touristes de notre propre existence, risque bien de substituer la vertu rassurante et consensuelle du commentaire exégétique à la faculté critique indispensable à toute mémoire vivante comme à tout acte créateur. Or, l’architecture, peut-être plus encore que les autres arts – ces savoir-faire inventifs-, loin d’être un écrin ou un écran protecteur, constitue une manière de matérialiser, mais aussi d’éprouver cet espace qui nous relie au monde et aux autres. Et, c’est cette leçon, me semble-t-il, que nous invitent à méditer, chacun à sa façon et avec ses outils, les auteurs de ce volume. Soit l’architecture comme potentiel d’un langage partagé plutôt que comme parole confisquée d’expert, et comme possibilité d’agir dans et sur le monde par action concertée du disegno et de l’ingenio qui convoquent l’espace et le temps, entremêlant le langage et le corps. Daniel Vander Gucht, docteur en sociologieArchitextotext::book/monograph