Abstract

Partout, le même constat s'impose d'emblée: le transport maritime joue un rôle considérable et pourtant systématiquement sous-estimé dans la desserte des pays étudiés, même les plus enclavés comme c'est le cas de la Suisse. Il est presque toujours oublié dans les données de base décrivant les systèmes de transport, celles que l'on trouve dans les articles de journaux et les discours des ministres, et en particulier dans les données sur le partage modal. Pour s'en tenir au fret, le transport maritime représentait 33 % des tonnes-kilomètres transportées en Europe (au sens de l'Union à 15 membres) en 1970. Depuis cette date, son volume a plus que doublé et il représente aujourd'hui 41 % de la totalité du fret, faisant ainsi jeu égal avec le transport routier qui en assure 43 %. Massif et concentré sur quelques pôles, le trafic maritime pose alors un problème crucial d'acheminement terrestre. La desserte de leur hinterland est désormais un élément crucial de la compétitivité des ports, ainsi que des acteurs du système maritime : traditionnellement, le merchant haulage concurrence le carrier haulage. Les infrastructures et les services de transport terrestre sont plus que jamais associés au transport maritime. Il faut alors que se mettent en place des chaînes de transport multimodales ou intermodales, qui sont aussi des chaînes d'acteurs dont la qualité d'organisation est la clef de leur efficacité. La distinction usuelle entre transport maritime et transport terrestre tend ainsi à se brouiller.

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