Abstract

Le chemin de fer est devenu emblématique de l’industrialisation des puissances occidentales et de leurs empires coloniaux au long XIXe siècle, symbole d’une nouvelle modernité et objet d’un récit technique progressiste perceptible dans les multiples représentations formant l’imaginaire ferroviaire aussi bien que dans les historiographies nationales. Ce récit met d’abord l’accent sur les transformations techniques, économiques et sociales, souvent au prisme des bénéfices perçus en termes de développement. Si l’histoire culturelle du train et l’histoire sociale du monde cheminot ont fait l’objet d’une attention particulière ces dernières décennies, une histoire environnementale du chemin de fer reste à écrire. Lancé en janvier 2020, l’axe Train et écologie porté par l’association Rails & Histoire a pour ambition de pallier l’absence de travaux croisant histoire environnementale et histoire ferroviaire. Dans ce cadre, un travail de recherche réalisé en Master portait sur les nuisances liées à la combustion du charbon par les locomotives en France, sujet actuellement poursuivi dans le cadre d’une thèse comparant les trajectoires dans l’espace ouest-européen pendant l’âge d’or de la traction vapeur. L’objectif est d’exposer l’ampleur et les dynamiques d’une nuisance de proximité en apparence banale, la fumée, permettant de considérer le chemin de fer comme une activité industrielle comme une autre, à la fois dangereuse, insalubre et incommode, et ainsi d’opérer une jonction avec les travaux en histoire environnementale ayant effectué une relecture de l’industrialisation au prisme de son coût écologique et social. La communication propose, en deux temps, d’effectuer un rapide panorama des perspectives de recherche en histoire environnementale concernant le chemin de fer au XIXe siècle, avant de présenter le projet de thèse et de premières données.

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