Abstract

“Serpent de l’énorme caducée qu’étend sur l’Europe le dieu commerce”, le Rhin que décrit Victor Hugo crie aujourd’hui à l’agonie. D’aussi loin que mémoire d’homme se souvienne, les navires en suivaient ou en remontaient le courant, symbole de prospérité et d’espoir. Or, ce “chemin qui court” qui a fait la gloire et la fortune des territoires le bordant ne peut désormais plus en assouvir la soif. Il s’est vu s’affaiblir, quand l’étiage de 2018 en a obstrué la navigation. Délaissés par le fleuve et convoités par la ville, les ports urbains sont mis en péril. Leurs infrastructures, pourtant légitimisées par la transition à venir, se délocalisent, au regret des étendues et des forêts alluviales. La ville de Bâle n’y fait guère exception, quand la porte d’entrée commerciale de la Suisse s’écroule sous la pression immobilière d’un canton hyperdensifié. Il serait peut-être temps pour la métropole de mettre en perspective ses désirs de croissance et d’exploiter ses plateformes au service de ses citoyens. Notre projet cherche à consolider les infrastructures portuaires sur le territoire urbain, afin d’en assurer la pérennité. Ainsi, en adaptant les équipements aux contraintes d’un régime hydrologique en pleine transition, le projet s’approprie les interstices de ces grands objets logistiques en créant des espaces tournés vers la ville. Finalement, les territoires industriels liés au port sont à même de fournir aux conurbations rhénanes un parc métropolitain pour tous.

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