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Le boulevard périphérique de Paris divise : s’il est un lieu caractéristique de la frénésie métropolitaine, il n’en est plus un pour la ville. Cette ceinture urbaine, autrefois terre d’accueil et d’expérimentation sociale, a silencieusement expulsé ses habitants pour y engouffrer voitures, vitesse et embranchements. Entre Saint-Denis et Montmartre, le quartier de la porte de Saint-Ouen – territoire de l’entre-deux – souffre de cette substitution. Ses habitants manifestent le désir d’une urbanité retrouvée en un lieu, multiple et pourtant localisé, libre et indépendant, fondé sur une démocratie d’usage : le Vingt-et-Un. Il s’agit d’intégrer toutes les échelles du site, pour composer leur emboîtement complexe et habité : Interface, Plateforme, Maison. Interface : sémaphore. Le Vingt-et-Un est protégé de la fièvre périphérique. Par le déploiement d’un écran urbain translucide, l’Interface a pour vocation de révéler l’activité de ses occupants. Sa structure interstitielle abrite un jardin d’hiver, parcouru par la promenade continue. Plateforme : entremetteur. Le Vingt-et-Un reconquiert son sol. La terre fluide se donne un répit, se cadre, se limite. Elle érige un lieu dialectique, pour une théâtralité retrouvée de la vie publique et quotidienne. Maison (de quartier) : individu(s). Le Vingt-et-Un échappe et s’enracine. Diversité et libre choix sont les moteurs d’une cohabitation de multiples pratiques culturelles. L’habitant traverse la Maison, il s’élève vers une individualité décloisonnée. Le périphérique est absorbé, Saint-Ouen soulevée, le Vingt-et-Un proclamé.

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