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Résumé

Dans les années 1970, la prolifération excessive des algues dans les lacs due à d’énormes apports en phosphore venus des eaux usées et de l’agriculture a pris des proportions manifestes. Prolifération d’algues, mauvaise qualité de l’eau, mort des poissons et anoxie des eaux profondes exigeaient des mesures efficaces. Le recul notable des concentrations de phosphore dans les 20 à 30 années suivantes représente l’un des grands succès de la protection des eaux suisse. La croissance des algues dans la couche superficielle éclairée des lacs a toutefois réagi beaucoup plus faiblement à ce recul important d’apport en nutriments qu'attendu. De même, la consommation d’oxygène dans les eaux profondes est souvent restée inchangée ou a même augmenté dans certains lacs, ce qui est particulièrement énervant. Cet article incorpore les résultats de recherche des dix dernières années. Il montre que le phytoplancton est beaucoup plus adaptable dans l’absorption de nutriments qu’on ne le pensait jusqu’à présent: jusqu’à un certain seuil, il peut encore produire autant de biomasse, même en cas de diminution de l’apport en phosphore. En outre, les dépôts de sédiments liés aux périodes de (forte) eutrophisation constituent des «contaminations héritées du passée» qui émettront encore des substances consommatrices d’oxygène sur plusieurs décennies dans les eaux profondes. Enfin, l’augmentation des températures due au changement climatique affaiblit davantage le mélange des eaux profondes déjà souvent insuffisant naturellement, ce qui diminue l’approvisionnement en oxygène dans les eaux profondes.

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