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En étudiant la prison, j’ai brisé tous mes rêves de dessiner son avenir. Elle n’en a pas. L’échec chronique des utopies carcérales nous rappelle les incohérences intrin et extrinsèques de ses fonctions. Et par peur de commettre la même erreur qui légitime son existence anachronique, affirmons-le franchement: la prison tend à disparaître, alors réfléchissons à son successeur! Notre projection se veut alternative dans le transfert d’un pouvoir purement judiciaire vers l’exécutif: la maîtrise des coûts et des répartitions sociologiques permettent une gestion complète des peines alternatives par l’état. L’observatoire intervient à trois niveaux imbriqués: la mise en place d’une stratégie nationale, la mise à l’épreuve en rétention provisoire et le fichage de masse, véritable rouage d’une quiétude citoyenne. L’Ile-Saint-Denis est le berceau idéal de cette architecture d’état, implantée entre deux bras de la Seine et dans un tissu urbain décousu. Le complexe pénal devient le premier signal maritime avant l’arrivée sur la capitale, en proposant une architecture aussi ambivalente que ses fonctions sont contradictoires. A travers une implantation à la fois enterrée qui tait sa présence et une forme forte transplantant l’horizon, la fermeté de l’état s'embellit d’un altruisme mis en avant. Une vertu affichée, un mécanisme caché … La substitution de nos libertés instables pour la sécurité de l’obéissance propose une nouvelle devise au projet. La liberté de nos sociétés se cache en prison.

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