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Abstract

La méthode des loci, aussi appelée palais de la mémoire, est une pratique des orateurs antiques. Elle permet de mémoriser des souvenirs en les associant à des lieux, des éléments d'architecture, des édifices de mémoire. Ce procédé mnémotechnique pourrait s'appliquer à l'échelle d'un territoire afin de réincarner ces souvenirs, mais aussi d'en produire de nouveaux. La ruine archéologique devient alors un lieu manifeste de mémoire. Les vestiges de Chan Chan, capitale de l'empire Chimú et plus grande ville pré-Inca bâtie en terre, sont représentatifs d'une civilisation qui régna durant cinq siècles sur la côte Nord du Pérou. Cependant, suite aux invasions successives des Incas puis des Conquistadors, le site a été peu à peu abandonné et a subi les marques du temps, de la nature et de l'activité humaine moderne. Or, les récentes fouilles archéologiques et son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1986 ont montré que le lieu est empreint d'une mémoire, que le projet veut révéler en recourant à la méthode des loci. Ainsi, la promenade muséale permet d'appréhender la dimension physique et spirituelle de Chan Chan le long d'un parcours qui relie des pavillons d'exposition, répartis sur le site. La promenade met en scène ses vestiges marquants alors que les pavillons confrontent le contenu théorique du musée à la réalité des ruines. Ainsi, la compréhension du site est intensifiée par son approche émotionnelle à travers le défilement du paysage archéologique.

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