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Abstract

Un marcheur avance avec peine dans l’épaisse couche de neige qui recouvre la végétation éparse de la taïga. Il n’entend ni le son de ses pas, ni le bruissement de son anorak, couverts par le souffle violent du vent dans la forêt de bouleaux. A travers la couronne des arbres nus, paralysés par le gel et la neige, la lumière froide de la lune et des étoiles éclaire sa progression dans l’atmosphère bleutée du crépuscule polaire. L’absence de la lumière réconfortante du soleil, qui ne s’est pas levé depuis maintenant plus d’un mois, rend le froid plus intense et pénétrant. Il est seul et fatigué. Ses membres sont engourdis, ses mains gelées, sa respiration est irrégulière et sa vision floue. Il brûle de s’arrêter enfin dans un abri tempéré et abrité du vent, de poser son sac au sol et de retirer ses lourdes chaussures et ses habits humides. Il rêve à la douce chaleur d’un feu, à un peu d’eau chaude pour se laver, à un repas chaud et à un lit douillet où s’abandonner. Alors que les arbres se font plus rares, il aperçoit enfin, se découpant sur le lac en contrebas, la silhouette insolite d’une construction accrochée à la pente. Sur un socle, hors de porté de l’humidité et des animaux sauvages, est perché un refuge. Une maisonnette au toit recouvert d’une épaisse couverture blanche. La fenêtre est éclairée et des volutes de fumée s’échappent de la cheminée. Cette vision lui réchauffe instantanément le coeur.

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