Abstract

Les premiers accords entre la France et le grand2duché de Bade pour relier les chemins de fer des deux pays remontent à l'année 1854. Ils prévoient le prolongement de la ligne entre Paris et Strasbourg jusqu'à Kehl, par moyen d'un pont sur le Rhin dont la construction fait l'objet de traités internationaux et de recherches techniques avancées. Le défi majeur concerne les fondations, conçues en 1857 comme tubes de fonte enfoncés dans le sol à l'aide d'air comprimé, mais réalisées en 1859 par moyen de caissons pressurisés, équipés des tuyaux de service. L'élaboration de cette technique est issue de l'analyse des contraintes locales et fait appel à plusieurs modèles précédents se servant de l'air comprimé: les tubes en fonte utilisés en Angleterre pour construire le pont de Rochester et, en France, pour creuser les puits de mines ainsi que pour construire deux ponts sur la Saône; les cloches de plongée utilisées en Angleterre dans la construction du pont de Saltasch; et les caissons imaginés, en Allemagne, par l'architecte Pfannmüller et par l'ingénieur Von Weiler. Après avoir été terminées, les fondations de Kehl agissent de modèles pour d'autres constructions similaires. Le tablier métallique, quant à lui, sera constitué de deux ponts en arc et trois poutres en treillis. La contribution proposée analysera en détail la conception et la construction du pont de Kehl, des premiers accords internationaux à la réalisation du tablier. Elle se situe dans la branche “Processus de conception/processus de construction” mais touchera également les thématiques de la complexité règlementaire, de la coprésence de différents acteurs et de la circulation des savoirs.

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