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Abstract

Informelle, chaotique, frémissante, l'atmosphère de Dakar émane de ses marchés. Ces espaces qui grandissent et se multiplient, qui perdent leurs limites et envahissent les rues, qui immobilisent ses flux, donnent à la ville sa singularité. Loin d'être de simples bâtiments commerciaux, ils rassemblent les habitants, offrent un espace d'expression et d'échanges, donnent une identité au quartier. Mosquées, mairies, écoles, activités informelles s'y imbriquent et dessinent de manière autonome et non planifiée l'espace public de Dakar. Malgré le dynamisme qu'il dégage, il reste fragile face aux gestes forts de la planification et s'évanouit devant les grands axes qui visent à désengorger la ville mais déchirent le tissu urbain. Les interactions s'amenuisent et les échanges restent circonscrits au sein d'un quartier.   Penser la ville, c'est donc la penser par le biais de ses marchés. Et le vide libéré par le déplacement de l'aéroport offre l'opportunité d'en faire les vecteurs du développement du quartier. Sous l'impulsion de l'agriculture urbaine, un réseau marchand se met en place: du réseau marchand, l'espace public prend forme. Flexible, il laisse la possibilité aux marchés de grandir, aux bâtiments publics de s'installer. L'informel nourrit son développement plutôt qu'il ne l'altère. De ce dynamisme et de cette flexibilité découle l'urbanisation de l'ensemble du quartier.

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