Abstract

Le territoire alpin est ceinturé par une série d’importantes agglomérations urbaines, alors que lui-même est considéré marginal, situé en périphérie du développement économique et social. Pourtant, avant que l’arrivée des États-Nations ne le transforme en «enclos», exclusivement considéré comme le terrain de jeu des aires métropolitaines, les Alpes furent avant tout des lieux de commerce et d’échange social. Aujourd’hui, le «changement global» met en discussion le rôle stratégique du territoire alpin qui, grâce à la présence d’abondantes ressources naturelles stratégiquement positionnées à l’échelle européenne, devra renégocier cette marginalité et sa soumission aux métropoles des plaines environnantes. À l’époque post-Fordiste, l’absence d’une approche holistique en termes économiques et environnementaux a contribué à reléguer ces régions aux fonctions exclusivement touristiques : une «panacée» capable de faire abstraction de toute forme de géodéterminisme, portant à des stratégies sélectives et discriminatoires d’urbanisation des territoires isolés. Cette dynamique de croissance est l’une des causes de la polarisation et des inégalités dans les Alpes. Que pourrait être un nouveau type d’économie soutenable et inclusive qui permettrait à ces territoires de sortir de leur condition marginale sans compromettre leur qualité, tout en respectant le principe de cohésion territoriale, question central du développement européen ? Au-delà du paradigme d’une «tertiarisation» progressive des villes alpines, cette contribution souhaite esquisser quelques stratégies d’industrialisation légère qui pourrait aider à la recomposition du fragile équilibre spatial et économique de ces territoires.

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