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Abstract

Le volcan de l'île de Tristan Da Cuhna est une contrainte naturelle féroce, une embûche qui signe majestueusement l'hostilité de ce petit territoire de 268 âmes, perdu au milieu de l'Atlantique-Sud, sans aéroport ni infrastructure portuaire et accessible uniquement par bateau, à 8 jours des côtes sud-africaines. Culminant à 2000 m d'altitude, il est aussi perçu comme une menace planant au-dessus de cette communauté isolée qui a failli disparaître suite à l'irruption de 1961. Le pari de l'architecture est ici de proposer un changement de regard. Voir autrement le volcan de Tristan et y déceler en son sein un visage favorable. La redécouverte d'une recette de béton antique – à base de cendre volcanique de pouzzolane, de basalte et de coquille calcinée de crustacée – oriente d'emblée la proposition architecturale. Le matériau dicte sa loi et le projet architectural adopte sa forme. Structuré autour d'une cimenterie, d'un atelier communautaire et d'une jetée, il refonde le lien entre les hommes et la matière insulaire qui les soutient. La pouzzolane, le basalte et la langouste sont tous trois abondants. Associés ensemble, ils fusionnent et ouvrent un abîme, un désir de cycle, ce dialogue circulaire entre la matière et l'homme. Partant de l'exploitation de ressources oubliées pour proposer une autonomie constructive, favoriser le partage et l'échange, le langage architectural s'origine ainsi dans une matière dont les formes se déploient selon la même grammaire. Une grammaire volcanique et insulaire, à la fois singulière et universelle.

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