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Abstract

Inspiré de Delirious New York et de Junkspace, l'ouvrage Vers une architecture extrême rassemble une conférence retranscrite et un entretien de Rem Koolhaas, ainsi qu'une postface de Kwinter Sanford. Il s'agit d'une traduction d'un livre publié en 1996 par la Rice School of Architecture, et intitulé Conversations with Students. Son auteur principal est ainsi Rem Koolhaas, à la formation de scénariste, et qui est devenu un architecte et un théoricien de l'architecture de renom, à la tête du Office for Metropolitan Architecture. Comme son nom l'indique, ce studio travaille à concevoir ce en quoi consiste une architecture de la ville ou architecture métropolitaine. C'est un questionnement que l'ouvrage reprend. Rem Koolhaas propose un état des lieux de l'espace urbain contemporain au travers de projets de son agence dans les années 1990 – Terminal maritime de Zeebrugge, Bibliothèque de France, Centre ZKM pour l'art et la technologie des médias. Au travers de ces projets, il met l'accent sur un espace traversé par les flux de communication, d'argent, de personnes, de biens. Quelle place peut bien y conserver l'art du bâti, du lourd et du durable ? Alors que, selon lui, l'architecte croit de moins en moins à sa capacité à changer la vie, et que la patrimonialisation fige des pans entiers de | ville, on peut considérer que Koolhaas offre, par ces projets, un manuel du créateur en période absurde. Si l’on traduit en des termes qui ne lui sont pas propres, le principe qui l’anime, il pourrait s’agir pour lui de bâtir « plus vite, plus haut, plus fort », et pour ce faire, de détruire à tour de bras. Une architecture de la ville contemporaine consisterait ainsi avant tout en une poursuite de l'urbanisation : par la masse, par la destruction. Koolhaas caricature les processus urbains à l’oeuvre pour en conserver l’essence, qui consiste en la succession de destruction-construction. Il ne s’agit pas pour lui de juger qu’il est judicieux de détruire telle partie de ville pour l’améliorer, ou bien de conserver tel autre morceau, mais bien de poursuivre le geste modernisateur de rejet du passé, qui se traduit spatialement par la destruction de ces reliquats. Il ne tient aucunement compte du contexte.

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