Abstract

En repartant du « tournant spatial » des années 70 et du travail de Henry Lefebvre, l’article ouvre une réflexion sur la portée sociologique et politique des questions spatiales. Il défend l’idée que pour donner toute sa signification sociale à l’espace, il faut le penser dans un double dégagement : vers l’expérience et les fondements anthropologiques de l’agir d’une part et vers l’institution du commun et les fondements politiques du vivre ensemble d’autre part. Ces deux horizons encadrent les débats contemporains, trop souvent disjoints, sur les rapports de l’espace à l’action et à la reproduction des inégalités. Cette disjonction, entre pensées de l’agir et de la domination, trouve sa genèse dans les débats épistémologiques en sciences sociales (néo-marxisme, tournant pragmatique) et leur impact sur les théories de l’espace. Pour lier alors ces deux horizons et donner à l’espace toute sa trame sociologique, l’article esquisse dans un dernier temps une pragmatique conjointe de l’espace et du commun. Cette dernière, prolongeant les travaux récents de Laurent Thévenot, offre une lecture plurielle de la manière dont l’espace acquiert sa portée politique en liant, sous différents formats (territoire, espace public, lieu commun), l’engagement des personnes et la constitution du commun.

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