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Abstract

Nous traversons les champs de céréales, de blé, de seigle puis un passage dans la forêt vient nous rafraîchir. La promenade continue: maraîchages, ruine, verger ... un champ, enfin. Proche de l'eau, d'arbres, fruit de son ripisylve, on se sent protégé: on est bien ici. Sous nos pieds, une couche de terre végétale, au-dessous une terre minérale. Celle-ci est à la fois limoneuse et argileuse, sableuse au sommet, puis brun-ocre avec quelques esquilles noirâtres. Plus bas, elle devient beige, plus dense, plus dure. On s'installe; on creuse la terre, on la déplace, on sculpte le sol. Puis on réarrange la matière extraite, parfois on l'entasse entre des planches, parfois on la compresse en briques. Des surfaces apparaissent, puis des volumes. Petit à petit les murs qui nous entourent ont une certaine présence. On comprend alors l'impact du caractère poreux de la terre sur l'espace, elle modifie le son, absorbe les odeurs, régule la température. Cette matière est partie intégrante de l'espace qu'elle délimite. Ainsi, grâce à différentes mises en œuvre, on va produire des espaces frais pour conserver fruits et légumes, secs et aérés pour le foin ou encore tempérés pour nous et les animaux. Puis, on doit abriter ce matériau sensible, fragile. Qu'avons nous? Proche d'ici une serre agricole est vouée à la destruction, on pourrait l'emprunter. Il apparaît alors un dialogue entre ces deux matériaux opposés de nature, mais ici en symbiose. Notre production alimentaire peut alors commencer, ici elle se veut à la fois symbolique et expérimental. Une fois son rôle pédagogique terminé, la terre pourra retourner à la terre.

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