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Abstract

Le territoire de la Valmaggia raconte une histoire d'hostilité. Son paysage est chargé des gestes que l'homme a opéré au cours des siècles pour lutter contre les catastrophes naturelles dans un contexte topographique complexe, reliant glaciers et lacs méridionaux. Ces traces sont mises en danger par l'exode rural et le vieillissement de la population en cours depuis le deuxième après-guerre, laissant la vallée dans l'immobilisme historique. Si d'un côté l'abandon a permis à ce patrimoine de survivre à l'avancée urbaine, de l'autre il menace sa continuité en lui niant une nouvelle stratification sémiotique. Le paysage ainsi lentement se dissipe: les maisons tombent en ruine, les anciens murs disparaissent dans la forêt, l'agriculture s'affaiblit. L'abandon pose la question du retour à un processus passif de production territoriale, soit à la traduction des besoins passagers en éléments persistants. Le paysage de Cevio, au-delà de son patrimoine construit, est en grande partie le reflet de l'action humaine qui lutte contre la force de l'eau par l'emploi de la pierre. Ces deux éléments témoignent du passé et donnent à ce lieu son identité dans le présent. Le projet consiste à une remise en mouvement de l'héritage historique pour retrouver un dialogue avec les activités passagères exprimant aujourd'hui les nécessités locales. La maison de la pierre naît comme centre de transmission du savoir-faire des artisans du granite. Elle se lie au réseau des traces territoriales existantes, sans trahir l'équilibre du paysage, dans la perspective d'une reprise de son évolution historique. Le bâtiment s'implante dans le lieu où les deux éléments, l'eau et la pierre, se rencontrent, poussant le visiteur à une réflexion sur le temps qui passe et le paysage qui reste.

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