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Abstract

Après un siècle de clandestinité, le spiritueux interdit sort de son mutisme et revendique ses particularités. Une demande d'indication géographique protégée est déposée par l'interprofession de l'absinthe, assurant son appartenance au Val-de-Travers et la perpétuation d'un produit diversifié de qualité. Récoltées au début de l'été, la grande absinthe et les autres variétés d'armoise sont assemblées en bouquets et entreposées sur les cadres des séchoirs disséminés à travers le val pendant plusieurs semaines, puis sont conditionnées et acheminées par voie ferroviaire dans les stocks de la distillerie, abritée par les pans calcaires du cirque de Saint-Sulpice. ; Au sein de la fabrique, les producteurs amenuisent les réserves, incorporent les plantes dans les grands ventres de cuivre, ouvrent les vannes d'alcool, lancent le bain-marie et la distillation se met en marche. Des alambics sortent deux types de produit: une absinthe commune et identitaire exportée dans les bars et restaurants pour promouvoir la fée verte et de nombreuses absinthes distillées par chacun des producteurs, garantes de la diversité des saveurs de la bleue du val. L'identité de la nouvelle absinthe est mise en espace par la construction de séchoirs et d'une distillerie, parties d'une même série dont les éléments se sont renseignés, informés, pour mieux se conjuguer, pour mieux se décliner, dans le val intemporalisé. ;

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